Transition énergétique : ce que les entreprises françaises et allemandes nous disent
Compte-rendu de la conférence du 6 novembre au Palais du Luxembourg
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En présence de près de quatre vingt chefs d’entreprise, décideurs, responsables politiques et leaders d’opinion, Stephen Boucher, Directeur de programme pour ECF, a présenté les résultats de cette étude inédite menée par l’institut Harris Interactive auprès de 1000 chefs d’entreprise en France et en Allemagne, avant de passer la parole à Jean-Daniel Levy, qui y dirige le département politique et opinion. Tous deux ont souligné les convergences existant entre patrons, des deux côtés du Rhin, notamment le sentiment partagé de devoir agir de façon urgente en faveur de la transition énergétique.
C’est bien cette prise de conscience commune qu’a mise en exergue Chantal Jouanno, Sénatrice UDI de Paris et ancienne secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, lorsqu’elle a souligné, en sa qualité de membre du panel de décryptage, que « les chefs d’entreprise veulent de l’action concrète ; leur volonté de coopération est formidable ». Avant d’ajouter que cette étude allait permettre de « déconstruire point par point les arguments des opposants (à la transition énergétique) qui s’expriment régulièrement dans l’hémicycle ».
Directeur général du think-tank Terra Nova, Thierry Pech s’est lui aussi étonné de découvrir « autant de convergences entre entrepreneurs français et allemands (…). Il ne faut pas remettre en cause les choix souverains de nos deux pays, mais de nombreux accords sont possibles sur le front de la recherche, du stockage et des réseaux ».
Sandra Parthie, directrice des affaires réglementaires européennes d’Alstom, et Luc Poyer, président du directoire d’E.O.N. France ont salué une étude « d’une grande qualité » et souligné l’importance de la mise en place d’un marché du carbone fonctionnel : « nous avons besoin d’un signal fort sur ce point, afin d’avoir de la visibilité » a insisté Luc Poyer. Sandra Parthie a pour sa part pointé la nécessité d’une stabilité et d’une cohérence des choix politiques, condition essentielle de la confiance des chefs d’entreprise dans l’action gouvernementale. Pour Sven Rösner, directeur adjoint de l’Office franco-allemand pour les énergies renouvelables : « un dialogue régulier s’est installé entre la France et l’Allemagne, il porte ses fruits mais on peut aller beaucoup plus loin ».
La Sénatrice EELV de Paris, Leila Aïchi, conclut en soulignant que 40% du budget de la défense était aujourd’hui consacré à des dépenses énergétiques : « on ne peut pas, en France, imaginer une transition énergétique sans consulter les militaires. Ils sont d’ailleurs très sensibles à ce sujet et savent qu’il en va de notre indépendance ».