Alors que la nation française traverse une crise politique et sociale, la communication de crise, pour être crédible, se doit de s’ouvrir au dialogue, de reconnaître les erreurs et d’ériger la parole en vecteur de réparation.

Lorsqu’une nation traverse une crise politique et sociale majeure comme c’est le cas en France — qu’il s’agisse des mouvements de protestation, de réformes contestées ou de tensions institutionnelles — la légitimité du pouvoir en place est immédiatement fragilisée.

Dans un environnement où les attentes en matière de responsabilité politique, de transparence et de justice sociale ne cessent de croître, la communication gouvernementale ne peut plus se limiter à une posture défensive ou à des éléments de langage institutionnels. Elle devient un levier stratégique pour gérer la situation, mais surtout pour restaurer la confiance et le lien entre les gouvernants et les citoyens. Les travaux de W. Timothy Coombs, à travers la Situational Crisis Communication Theory, nous offrent une lecture précieuse de ces situations. La manière dont le pouvoir doit communiquer dépend du niveau de responsabilité que la population lui attribue. Dans le contexte français actuel, où l’État est souvent tenu pour responsable de l’inflation, des inégalités ou de réformes jugées injustes, la stratégie la plus appropriée repose sur la reconnaissance des faits, l’engagement dans une logique de réparation, et la démonstration de changements tangibles.

L’écoute active, socle de la crédibilité

Cette approche de reconstruction exige des actes clairs et mesurables, ainsi que des messages sincères, capables de répondre aux attentes émotionnelles et rationnelles des citoyens. Pour que cette communication soit crédible, elle doit s’appuyer sur une dynamique cohérente. Les corps intermédiaires (syndicats, associations, élus locaux) ne sont pas de simples destinataires d’un discours vertical, mais des acteurs engagés, porteurs de sens, et souvent les premiers relais ou critiques de la parole officielle. Sans une communication qui reconnaît les émotions et qui ouvre des espaces de dialogue réel avec ces acteurs, aucun storytelling réparateur ne peut convaincre l’opinion publique.

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