Une stabilité de l’exécutif et… une montée de la confiance en Edouard Philippe observées en Avril.
Tous les mois, Harris Interactive – Euros / Agency Group réalisent en partenariat avec LCI un baromètre de confiance politique. Le sondage réalisé ce mois-ci montre, entre-autre, une stabilité de l’exécutif et… une montée de la confiance en Edouard Philippe.
La confiance aussi bien dans le Président de la République (46%) que dans le Premier ministre (40%) restent stables ce mois-ci. Derrière cette stabilité, remarquons la légère progression du Président chez les proches des LR (40%, +2) et du RN (19%, +6). La confiance dans le Président reste nette auprès du cœur des proches de la République En Marche (92%) et ne placent pas le Président dans une posture de difficulté à un an de l’élection auprès de ses soutiens naturels. A titre de comparaison, rappelons que seuls 57% des proches du PS accordaient leur confiance à François Hollande fin avril 2016.
Ayant axé ses prises de parole autour des questions de sécurité, le Président est plus épargné que ne peut l’être la ministre des Armées. La confiance en Florence Parly baisse en effet de 4 points (35%) ce mois-ci, notamment suite à la tribune des généraux publiée dans Valeurs Actuelles. Alors même que 58% des Français soutiennent les généraux et surtout leur propos, la ministre exposée en première ligne, subit le regard critique des Français. Elle plus que les autres acteurs directement ou indirectement concernés. Ainsi la ministre de la Transition écologique – Barbara Pompili – comme le ministre de l’Economie – Bruno Lemaire – progressent de 4 points chacun (avec respectivement 29% et 47% de confiance), Gérald Darmanin (36%) ne voyant pas la confiance à son égard évoluer.
A un an de la présidentielle, Edouard Philippe reste présent. Médiatiquement exposé dans le cadre de la promotion d’Impressions et lignes claires qu’il a co-signé, l’ancien Premier ministre progresse de 3 points (49%) pour disposer d’un regard de confiance très proche de celui qui était porté sur lui à peine après avoir quitté Matignon. Souvent présenté comme rival potentiel du Président – ce dont il se défend – ou comme candidat si jamais Emmanuel Macron ne devait pas se représenter – ce dont il se défend moins – Edouard Philippe ne dispose pas de la confiance des mêmes franges de population que l’actuel locataire de l’Elysée.
Ainsi, en termes de tranches d’âge, à Emmanuel Macron la confiance des jeunes, à Edouard Philippe celle des personnes âgées de 50 ans et plus. La « balance » sociale appelle les catégories socioprofessionnelles aisées à un peu plus accorder leur confiance à l’ancien Premier ministre qu’à l’actuel Président (56% contre 50%). Politiquement, Edouard Philippe a tendance à se…macroniser. Ou à se rapprocher de l’Emmanuel Macron de 2017 : 46% de confiance à gauche (contre 40% pour le Président), 68% à droite (contre 41%) et 78% (contre 96%) parmi les proches de La République En Marche. Depuis décembre dernier, le Président – qui plus est – a perdu 2 points de confiance à Droite alors que l’ancien Premier ministre en a gagné 4.
Au final, Edouard Philippe est la quatrième personne hors gouvernement à qui les écologistes accordent le plus leur confiance (55%, devant même Anne Hidalgo ou Benoît Hamon), troisième chez les proches du PS (59%, là aussi devant l’ancien candidat socialiste à la présidentielle, des figures tutélaires comme Christiane Taubira ou encore l’actuel premier secrétaire du Parti socialiste), premier chez les proches de LREM (77%, 22 points devant François Bayrou) et même deuxième au sein de sa formation politique d’origine (71%) devant des candidats déclarés ou putatifs à la présidentielle.
Une forme de « en même temps » que l’on a connu il y a précisément cinq ans. On le sait, cependant, que l’Histoire ne se répète pas et qu’elle bégaye à peine. A tout le moins on connait une constance : l’opinion, la confiance, sont des conditions nécessaires mais loin d’être suffisantes pour se transformer en comportement électoral.